Obsolescence programmée

Le 24 février 2011, in geekeries, Maison, par admin

Cela ne s’invente pas : un jour après avoir regardé l’excellent reportage d’ARTE sur l’obsolescence programmée, voila que ma belle télé Samsung à écran plat tombe en panne. La petite LED rouge clignote, mais rien à faire, impossible d’allumer l’appareil. Je vais de ce pas vérifier la facture pour voir si elle est encore sous garantie, et je découvre qu’elle ne l’est plus depuis trois mois… Les ingénieurs ont bien fait leur boulot !
Je me renseigne auprès du service technique, où on me dit que vous savez, une télé de plus de deux ans, elle est amortie, et que la réparation coûtera sûrement plus cher que d’en racheter une neuve encore mieux. De toutes façons, le devis c’est 80.-, non remboursables si ce n’est pas réparable. Merci beaucoup.

Je n’allais pas pour autant m’avouer vaincu, et le fait de voir ma vieille télé à tubes que j’ai achetée il y a 13 ans marche toujours impeccable, ça m’a décidé à ne pas contribuer à cet élan général de gaspillage consenti en toute bonne conscience. Je vais me débrouiller pour réparer ma télé, non mais sans blague !

Voici donc ce que donne le premier examen post-mortem :

En regardant de plus près, il semblerait qu’il y ait deux condensateurs qui soient un tantinet bombés (les deux au fond, CM852 et CM853) :

J’en ai donc commandé deux de rechange chez Distrelec : même capacité, voltage et température, en l’occurrence respectivement 1000 uF, 16V et 105 °C :

Je me suis ruiné : 1.20 la pièce. Bon d’accord, j’en ai eu pour 12.40 de frais de port, ce qui est un peu ridicule pour des objets aussi petits…

Et un petit coup de fer à souder, avec une panne pas trop grosse et une tresse en cuivre (plutôt que la pompe) qui est très pratique pour dessouder les anciens composants. Pour les repérer sur la carte une fois tournée à l’envers, c’est très facile car les points de soudure sont annotés et on sait immédiatement à quel composant ils se rapportent. Attention cependant à bien respecter les polarisations et à ne pas trop insister avec le fer pour éviter de faire des dégâts autour (parkinsoniens ou alcooliques matinaux s’abstenir !). Au final, ça donne ceci une fois en place :

Et voilà, il ne reste plus qu’à remettre la carte en place, enficher les connecteurs, et remettre le capot pour éviter qu’un chat qui passe par là ait l’idée de génie de faire un gros câlin à la carte d’alimentation. On teste, et ô miracle, juste à temps pour voir Darius :

Une petite heure de travail au total et 1800.- d’économisés. Bon, d’accord : remettre tous les câbles et les caches dessus m’ont pris encore au moins un heure de plus. Mais j’avais la télé qui marchait pendant ce temps…

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Seconds rôles

Le 16 décembre 2010, in Nostalgie, par admin

Il y a une particularité dans le cinéma français, jusque dans les années 2000, c’est la présence régulière de ce que l’on appelle par euphémisme les « seconds rôles ». En fait, on a tous vu des films avec dans l’ombre du personnage principal le type avec le physique particulièrement typé, qui joue le directeur, le curé ou le psychiatre. Ces acteurs, lorsque l’on veut les décrire à quelqu’un, on est toujours embêté car on ne sait jamais leur nom : « Tu sais, celui qui a une gueule de directeur, mais oui, il joue avec XXX (mettre ici le nom de votre acteur préféré), tu vois bien ! »

Et bien, ces derniers temps, sale ambiance pour la corporation. L’âge venant, ils disparaissent les uns après les autres, et personne n’est jamais capable de retenir leur nom. Alors pour lutter contre cette injustice, je vais ici en citer trois :

Julien Guiomar : impossible de citer tous les rôles qu’il a interprété : allez voir sa filmographie sur imdb pour cela. Personnellement, j’ai deux de ses répliques célèbres qui me sont restées gravées en mémoire. La première, d’Audiard évidemment, vient de l’Incorrigible :
Faut s’emmerder Victor…si on veux faire durer le temps. Moi, je peux me regarder des heures dans la glace, je dégage un ennuie épouvantable; le teint cireux, les dents jaunes, l’oeil glauque; ajoute à ça des bourdonnements d’oreilles et un grand chagrin d’amour crois moi ça fait les heures longues. Toi tu n’ose même pas te regarder parce que tu es guai, donc frivole, donc inconséquent. Victor tu es une bulle! T’as vie cours comme une eau vive! Faut dire que la mienne fuit comme un vieux robinet… La semaine prochaine j’avancerai mes barrière. Peut-être n’en n’aurais-je plus besoin ayant rejoint la sagesse absolue, l’immobilité total là, dans ce fauteuil, ramassé sur moi même, dense comme un oeuf.
La seconde est plus courte, et vient d’un chef d’oeuvre du cinéma comique français : « Ils sont fous ces sorciers » : « heil-li heil-lo, c’est chaud ! Heil-li heil-la, ça va (voir ici vers 17:15)…

Un autre second rôle éternel que j’aimais bien était Jacques François. Il jouait toujours des PDGs ou de petits notables de province. Là aussi, la quantité d’apparitions au cinéma, à la télévision et au théatre est impressionnante. Et tout le monde se souvient de la réplique du pharmacien de garde dans « Le père Noël est une ordure » : « Mais c’est de la merde ? »

 

 Et un dernier parmi mes préférés, toujours vivant et même à l’actualité ces temps : Michael Lonsdale. Hormis son physique typé, sa voix est particulièrement reconnaissable. En plus, il a eu dans sa carrière des seconds rôles dans de grosses productions hollywoodiennes  (le méchant dans  Moonraker, l’abbé dans Le nom de la Rose, etc). Pour moi, c’est surtout sa voix et son calme limite inquiétant qui me frappent. La scène gravée : « Ah oui, vous avez une grosse tête et vous avez dodeliné ! » à de Funès dans Hibernatus (vers 0:55)
Et à voir absolument, le dernier film dans lequel il a joué : « Des hommes et des dieux ». Toujours le même talent.

C’est dommage de constater que ce genre d’acteurs ont disparus des films récents. En effet, depuis une dizaine d’année, on place un « people » ou un présentateur de télé en guest star dans le film. C’est ce qui nous vaut l’ineffable plaisir d’admirer les talents d’acteur de Zidane ou Schumacher dans Astérix.

Et pour finir sur une note un peu moins empreinte de « c’était mieux avant », signalons tout de même qu’il y a encore un réalisateur français qui utilise des seconds rôles dans ses films : Jean-Pierre Jeunet. La preuve : qui connait le nom du rouquin dans Amélie Poulain qui crève les pusutles des emballages en plastique ? Et oui, il est aussi dans Delicatessen et dans La cité des enfants perdus

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Mon ex-bureau

Le 13 juillet 2010, in Boulot, par admin

Après plus de 5 ans de travaux quasiment tenus secret, la nouvelle Tour de la RTS (et non plus de la TSR !) doit normalement nous être remise par l’entrepreneur au début du mois. Je dis bien « normalement », car comme dans tout chantier qui se respecte, les choses ne se passent pas aussi bien que prévues. J’ignore où nous en sommes entre les pénalités de retard, les constats d’huissiers, les restitutions avortées et les négociations secrètes, mais ce n’est un mystère pour personne, cela ne se passe pas comme cela aurait dû. Morale  de ceci, l’accès à la Tour pour les personnes qui doivent y préparer le retour du personnel est strictement et très rigoureusement contrôlé.

En ce qui me concerne, je me réjouissais d’aller me balader dans le bâtiment armé de mon appareil photo, et de faire un nouveau diaporama avec les photos primeurs du nouvel aménagement de la Tour… C’est un peu compromis : pas question d’entrer là-bas avec un appareil photo sans avoir une bonne raison. Sans parler des risques d’envenimer le conflit entre le propriétaire et l’entrepreneur si des photos indésirables sont publiées… Mais je ne résiste cependant pas à une grosse bouffée de nostalgie : l’emplacement de mon ancien bureau du 10ième étage, le 10L11. Voici ce qu’il est devenu :

Photo prise à la sauvette avec mon iPhone 2G. On ne voit pas très bien, mais on distingue la moquette anthracite et les parois de séparation en verre, pour laisser les locaux le plus lumineux possible. C’est franchement réussi.

Dommage que le dernier plan d’affectation que j’ai eu dans les mains ne mentionne mon département dans les environs…

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