Seconds rôles

Le 16 décembre 2010, in Nostalgie, par admin

Il y a une particularité dans le cinéma français, jusque dans les années 2000, c’est la présence régulière de ce que l’on appelle par euphémisme les « seconds rôles ». En fait, on a tous vu des films avec dans l’ombre du personnage principal le type avec le physique particulièrement typé, qui joue le directeur, le curé ou le psychiatre. Ces acteurs, lorsque l’on veut les décrire à quelqu’un, on est toujours embêté car on ne sait jamais leur nom : « Tu sais, celui qui a une gueule de directeur, mais oui, il joue avec XXX (mettre ici le nom de votre acteur préféré), tu vois bien ! »

Et bien, ces derniers temps, sale ambiance pour la corporation. L’âge venant, ils disparaissent les uns après les autres, et personne n’est jamais capable de retenir leur nom. Alors pour lutter contre cette injustice, je vais ici en citer trois :

Julien Guiomar : impossible de citer tous les rôles qu’il a interprété : allez voir sa filmographie sur imdb pour cela. Personnellement, j’ai deux de ses répliques célèbres qui me sont restées gravées en mémoire. La première, d’Audiard évidemment, vient de l’Incorrigible :
Faut s’emmerder Victor…si on veux faire durer le temps. Moi, je peux me regarder des heures dans la glace, je dégage un ennuie épouvantable; le teint cireux, les dents jaunes, l’oeil glauque; ajoute à ça des bourdonnements d’oreilles et un grand chagrin d’amour crois moi ça fait les heures longues. Toi tu n’ose même pas te regarder parce que tu es guai, donc frivole, donc inconséquent. Victor tu es une bulle! T’as vie cours comme une eau vive! Faut dire que la mienne fuit comme un vieux robinet… La semaine prochaine j’avancerai mes barrière. Peut-être n’en n’aurais-je plus besoin ayant rejoint la sagesse absolue, l’immobilité total là, dans ce fauteuil, ramassé sur moi même, dense comme un oeuf.
La seconde est plus courte, et vient d’un chef d’oeuvre du cinéma comique français : « Ils sont fous ces sorciers » : « heil-li heil-lo, c’est chaud ! Heil-li heil-la, ça va (voir ici vers 17:15)…

Un autre second rôle éternel que j’aimais bien était Jacques François. Il jouait toujours des PDGs ou de petits notables de province. Là aussi, la quantité d’apparitions au cinéma, à la télévision et au théatre est impressionnante. Et tout le monde se souvient de la réplique du pharmacien de garde dans « Le père Noël est une ordure » : « Mais c’est de la merde ? »

 

 Et un dernier parmi mes préférés, toujours vivant et même à l’actualité ces temps : Michael Lonsdale. Hormis son physique typé, sa voix est particulièrement reconnaissable. En plus, il a eu dans sa carrière des seconds rôles dans de grosses productions hollywoodiennes  (le méchant dans  Moonraker, l’abbé dans Le nom de la Rose, etc). Pour moi, c’est surtout sa voix et son calme limite inquiétant qui me frappent. La scène gravée : « Ah oui, vous avez une grosse tête et vous avez dodeliné ! » à de Funès dans Hibernatus (vers 0:55)
Et à voir absolument, le dernier film dans lequel il a joué : « Des hommes et des dieux ». Toujours le même talent.

C’est dommage de constater que ce genre d’acteurs ont disparus des films récents. En effet, depuis une dizaine d’année, on place un « people » ou un présentateur de télé en guest star dans le film. C’est ce qui nous vaut l’ineffable plaisir d’admirer les talents d’acteur de Zidane ou Schumacher dans Astérix.

Et pour finir sur une note un peu moins empreinte de « c’était mieux avant », signalons tout de même qu’il y a encore un réalisateur français qui utilise des seconds rôles dans ses films : Jean-Pierre Jeunet. La preuve : qui connait le nom du rouquin dans Amélie Poulain qui crève les pusutles des emballages en plastique ? Et oui, il est aussi dans Delicatessen et dans La cité des enfants perdus

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Hollywood-en-Genevois

Le 1 octobre 2010, in Nostalgie, par admin

L’autre jour, invitation chez nos voisins et amis pour le mariage du fils de la famille. Et la famille, cela fait passablement d’années qu’on les connaît; d’abord les enfants, puis les parents, et c’est même cela qui nous avait un peu incité à déménager dans le coin : nous sommes maintenant voisins tout proches. Bref, on les apprécie beaucoup, et on a noué maintenant des contacts presque plus étroits avec les parents qu’avec les enfants, qui étaient pourtant des camarades d’Université.

Ce qui est génial chez eux, c’est qu’outre leur gentillesse, ils habitent dans une vieille maison chargée de « pièces de famille » : buffets normands du XVIIième, commodes empire dans la cuisine sur laquelle ils découpent les oignons, toiles d’ancêtres divers et variés aux murs. Et surtout, ils savent ce que « faire la fête » signifie : ça finit souvent en vrille, au mieux couchés au petit matin dans le jardin, au pire tout nus dans la piscine ! C’est dire que l’on s’attendait à du sérieux pour ce mariage…

Et puis, il y a aussi la cour de gens un peu spéciaux qui orbitent autour d’eux. Cette fois-ci par exemple, on a rencontré Aung Ko, le partenaire Birman de Patricia Arquette dans Beyond Rangoon. C’est un drôle de personnage, parlant parfaitement le français et l’anglais (et sans doute le birman !) et qui aurait travaillé comme traducteur pour un ponte de la junte. Difficile d’en savoir plus… Mais une chose m’a frappée beaucoup plus que cela; c’est l’inculture de mes camarades occidentaux (certes un peu plus jeunes que moi) : Aung ko nous exhibe fièrement un moment donné un briquet Zippo, à l’effigie d’un personnage célèbre. Et bien je fus le seul à reconnaître et à savoir qui était Hô Chi Mihn !

Alors leçon de rattrapage destinée aux plus jeunes : au Vietnam, les gentils américains se battaient contre les méchants viêt-cong. Et bien le chef des méchants viêts, c’était un monsieur assez âgé, qui ressemblait un peu à Mr Wang dans « Tintin et le lotus bleu », et qui s’appelait Hô Chi Mihn, dit « Oncle Hô ». Lorsque Rambo en tenant sa mitrailleuse d’une seule main et en gueulant « Adrienne, I’ll be back ! » (non, là il me semble que je confonds des trucs…), il y en face de lui des méchants viêts commandés par Oncle Hô.

Et d’ailleurs, Saïgon s’appelle maintenant « Hô Chi Mihn Ville » et ce sont les méchants viêts qui ont gagné sur les américains en 1975. Les images ci-dessous m’avaient d’ailleurs bien marquées à 6 ans :

Faut que je retourne faire un tour en Asie, moi…

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En marge de Cannes

Le 27 mai 2010, in Maison, Nostalgie, par admin

Amis cinéphiles, une fois n’est pas coutume, je vais faire de la pub pour une chaîne concurrente : ne manquez pas la programmation d’ARTE ce vendredi prochain à 0h25, vous rateriez sans doute un des pires films jamais tourné.

Dans la noble lignée des Retour des tomates tueuses, qui fit découvrir Georges Clooney.

Faut que je recommande des capsules Nespresso, tiens…

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