Cru Solarie 2007 II

Le 12 novembre 2007, in Maison, par admin

AlambiqueComme promis, un petit mot sur les tenants et aboutissants de la distillation. Le principe de base est de récupérer et ainsi de concentrer l’alcool contenu dans un mélange typiquement issu d’une fermentation anaérobique. Comme par exemple des coings dans un tonneau.

Premièrement, la distillation ne crée pas d’alcool; elle le sépare des autres composants du mélange. Ainsi le mythe de la distillerie où on amène des fruits fraîchement cueillis et on repart 2 heures plus tard avec sa gnôle, c’est de la science-fiction. Ou de l’arnaque !
En fait, on exploite le fait que l’alcool a un point d’évaporation plus bas que l’eau et qu’en cas d’augmentation de la température, c’est d’abord ce composant qui va se transformer en vapeur. On conduit alors ces vapeurs à travers le serpentin refroidi de l’alambique, et elles vont condenser en liquide que l’on récupère à la sortie.

Petit rappel de chimie organique : un alcool est un composé carboné comportant un groupe hydroxyle. Dans le cas qui nous intéresse, on cherche à isoler de l’éthanol : C2H5OH. La distillation telle que décrite ici va malheureusement nous produire aussi du méthanol CH3OH. En effet, le point d’ébullition dépendant de la complexité du radical carboné, le méthanol est plus simple (un seul carbone) et bouillira en premier. Il faut donc impérativement jeter cette première partie, sous peine de se retrouver dans la scène de la cuisine chez les Tontons Flingueurs !

Bref, ça m’a tout l’air d’être un exercice assez intéressant. Seulement cette année, je vais déléguer ce travail au bouilleur de cru du village voisin; je n’ai pas trop le temps de m’en occuper. Et surtout, je suis beaucoup trop respectueux de la loi pour la violer aussi brutalement : en France, il faut posséder le privilège de bouilleur de cru pour pouvoir distiller légalement. Ce droit s’hérite de génération en génération et s’obtient si l’on peut justifier la possession d’un verger d’une surface précise. Dans mon cas, un seul cognassier, même s’il y produit plus de 150 kg de fruits, ce ne sera pas suffisant !