La journée avait mal commencé : j’ai renversé mon café qui est allé se répandre sous la machine à 7h03, ce qui fait que j’ai passé les 10 minutes suivantes à panosser plutôt qu’à siroter mon café tranquille. Parce qu’il fallait que je me dépêche : grande séance de communication de la direction aux Charmilles ce matin. Parce que les Charmilles, c’est là que résident les très grands chefs, depuis que l’on a découvert que la Tour est insalubre. C’est dire si la réunion est importante. Et comme c’est le seul jour de la semaine où il va faire beau, vélo oblige, ça fait une petite trotte.
Mais voilà, 50 minutes plus tard, arrivé pile à l’heure, pas un chat… J’ai beau contrôler dans mon iPhone, je suis bien au bon endroit. Renseignement pris, il y a eu en fait une modification envoyée hier, et pour une mystérieuse raison, la synchronisation iTunes a estimé qu’un petit détour à vélo ne me ferait pas de mal et a ainsi omis de mettre à jour mon iPhone. Voilà encore une raison pour détester ce soft de malheur !
Ennuyeux, car la réunion est tout de même très importante; c’est là que l’on va nous annoncer à quelle sauce on va manger la radio. Sûrement avec une sauce au cumin, ça va bien avec la longeole. Il n’y a que peu de chances d’avoir du papet en accompagnement, ça n’a pas l’air vraiment dans le ton. Et surtout, on va apprendre qui sera le chef des deux entreprises (qui n’en seront plus qu’une) et… quel sera le nouveau nom. Personnellement, j’avais proposé cela :
Mais ça n’a pas été retenu, allez savoir pourquoi. Alors en avant-première, au mépris de toute éthique quelconque, voici officieusement le nouveau patronyme de la future nouvelle entreprise :
« RTS ». En fait, je ne sais pas encore ce que sera le nouveau logo, mais on pourra toujours s’inspirer de nos homonymes comme la Radio Télévision de Serbie ou la Radio Télévision Sénégalaise. Personnellement, j’ai trop fait de télécom pour que cela ne me fasse pas penser au protocole RS-232.
Comme évoqué il y a de nombreux mois ici, j’ai effectivement pu pénétrer à nouveau dans la Tour. La semaine dernière précisément, comme quoi les délais annoncés pour la restitution du chantier n’ont pas l’air si faux que cela. Enfin, ça c’est une autre histoire; le fait est que j’ai pu avec émotion me rendre dans la Tour, afin de voir de mes yeux la manière dont le câblage se présentera. Et comme je suis du genre généreux, je partage avec plaisir les premières images de l’intérieur de la Tour, vêtue selon la mode printemps/été 2009 :
On voit ici depuis le palier du 12ième étage le Petit Salève, côté sud. Les vitrages ne sont pas encore posés partout, mais selon les principes minergies, ils assurent une excellente isolation thermique. On ne devrait normalement plus cuire à l’étouffée comme lors de l’été 2003, l’ancien revêtement d’inox s’avérant particulièrement rayonnant…
Un système de « climatisation passive » récupère la chaleur proche des zones exterieures et la réinjecte au centre du bâtiment (d’après ce que j’ai compris !).
Et le paroxysme de l’émotion eut lieu lors des retrouvailles avec les ascenseurs intelligents, auxquels il faut dire AVANT de monter à quel étage on veut aller. Je ne sais pas si c’est parce qu’ils ne fonctionnent plus tous ensemble ou quoi, mais vu le temps d’attente, leur QI a l’air d’avoir pris un méchant coup durant les travaux.
Après plus de quatre ans d’absence, on a eu hier officieusement la première réunion sur le sujet : le retour des collaborateurs dans la Tour. En gros, ce qui est ressorti de la réunion, c’est que l’on ne sait encore rien : ni la date de remise des clés, ni la nouvelle disposition des locaux, ni la couleur du papier peint. Mais bon, ce n’est pas très grave : on est maintenant sûr que la Tour va être réintégrée…
Pour tout avouer, j’ai personnellement un lien affectif très fort avec ce bâtiment. Pour le petit combier que j’étais, il symbolise la magnificience et le rayonnement de la Cité, presque autant que le jet d’eau ou que la cathédrale. Je me souviens du Noël 1989 quand les lumières avaient été laissées allumées de sorte à former deux grand « E » de part et d’autre du bâtiment, en signe de solidarité avec Elio Erriquez et Emmanel Christen, otages au Liban.
Quand j’ai postulé à la Grande Maison, je n’osais pas mettre ma moto trop près; je la laissait plutôt près du Service d’Hygiène ou au bord de l’Arve, de peur de commettre un crime de lèse-majesté. Quand j’ai commencé, mon bureau était au 10ième étage de la Tour, avec vue sur l’Arve et chaleur tropicale en été. En effet, les plaques d’aluminium sur la façade transformaient les petits bureau en véritables étuves. Il y avait bien une climatisation pour l’étage de la direction au 16ième, mais sa prise d’air était située sur le toit à côté de l’évacuation des cuisines. Suivant le menu du jour, ca sentait le graillon ou la morue chez M. le Directeur…
Alors bon, à nous de jouer : on va mettre du câblage informatique et du WiFi dans tous les coins de la nouvelle Tour, sécuriser les accès, prévoir les switches et reconsidérer le plan d’adressage. On ne sait ni pour quand, ni comment, ni combien. Mais ça ne fait rien, notre Tour va être de nouveau en activité, et je vais modestement y contribuer un petit peu.