A bonne enseigne…

Le 4 mai 2011, in Boulot, par admin

Il y a une malédiction inextricable qui poursuit les humbles et efficaces artisans de l’IT : le travail de nuit. Tout le monde sait que c’est normal que l’informatique ça marche tout le temps, que c’est un mal nécessaire, que cela ne sert à rien et que c’était mieux avant, mais le même tout le monde ne peut pas concevoir une coupure dans la continuité de service. « Vous n’allez quand même pas couper ça ? ». La seule solution qui subsiste alors pour le pauvre Stakhanov du paquet IP est de prendre sa robe de bure et ses sandales pour négocier une fenêtre d’intervention de nuit.

Oui, mais pas avant minuit, parce qu’il y a le TJ. Et depuis que l’on a bouffé la radio, pas après minuit, parce qu’il y a Etienne qui empêche des dépressifs de sauter par-dessus le Grand-Pont. Bref, après moultes négaciations, on arrive à obtenir un créneau de quelques minutes entre minuit et minuit 2…

Notez que je ne me plains pas : je fais tellement bien mon travail j’ai eu pas mal chance pour n’avoir eu pas plus de quelques interventions de nuit en plus de 10 ans de boîte. Mais si cela m’amusait pas mal lorsque j’habitais en ville, cela devient franchement pénible depuis que j’ai déménagé à la campagne. Car effectivement, pour minimiser les trajets dans tous les sens, j’en suis réduit à bosser ma journée de travail normale, puis zoner en ville en attendant minuit, bosser jusqu’à 2 ou 3 heures du matin, et rentrer me coucher pour revenir le lendemain au boulot. Alors pour éviter le trajet en voiture mort de fatigue et la perte d’heures travaillées en me levant à 10h le lendemain matin, j’ai cette fois ci fait marcher mes relations et ai emprunté une loge sur place à la TSR.

Une loge, c’est comme au théatre l’endroit où l’on fait attendre les stars avant de les envoyer sur le plateau de Morisod. Il y en a quelques unes chez nous, et ce coup-ci, j’ai même réussi à obtenir une loge VIP :

Elle est « VIP » parce qu’il y a un WC et une douche privée. Le matelas en revanche doit faire 5 bons cm en mousse molle, et il y a un tablard judicieusement placé à la naissance de la 2ième vertèbre  cervicale. La longueur totale du lit doit faire environ 1 m 60.  Heureusement, on m’avait prévenu, j’avais pris une couverture, car la ventilation là-dedans balaie tout sur son passage avec un bruit de blizzard des steppes qui n’encourage pas vraiment à la relaxation… et la cerise sur le gâteau : ce matin à 7h30 les ouvriers du chantier au-dessus ont commencé à jouer du marteau-piqueur.

Le truc super par contre, c’est l’immense miroir avec les loupiotes de maquillage, qui te permettent le matin d’admirer ton teint verdâtre et tes poches sous les yeux. Mais bon, au moins j’étais tôt au boulot !

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