Bon, malheureusement, pour cette année je crains qu’il ne soit trop tard. Parce qu’une aventure pareil, ça demande une préparation sérieuse, une condition physique parfaite, des nerfs d’acier et un soutien indéfectible. Mais ça ne fait rien, je pense que j’irai tout de même prendre mes repères le week-end du 4 septembre, histoire d’être réellement dans la course pour la prochaine édition :
Mais alors qu’est ce que cela me démange… Quand je pense que je montais de Genève à la Vallée en boguet, et que je mettais à peine 2h30 pour faire plus de 70 km de col (non, mon boguet n’était pas maquillé !), les 132 km cumulés du Grimsel, de la Furka et du Susten, ce serait une promenade de santé !
Le principe essentiel de la course n’est pas tant la vitesse, car tous les boguets doivent être homologués et seront testés avant le départ (voir les détails dans le règlement), mais plutôt le look et le style du pilote. C’est dire si je ne crains rien dans le domaine, et j’ai justement un projet de restauration sur un Sachs 503 qui aurait été tout à fait dans le ton de ce genre de compétition. Malheureusement, à moins que je ne gagne au loto, je n’aurais jamais terminé cette préparation pour septembre. Sans compter que Madame apprécie moyennement que je passe tous mes week-ends les mains dans le cambouis au lieu de m’occuper du jardin. Et sans parler du mal de dos que j’aurai après 6 heures passées plié en deux sur un brêlon poussif, je me réjouis aussi de la joyeuse perspective de convaincre Madame que de participer à ce genre de compétition est absolument noble et prestigieux…
Comme à chaque retour des beaux jours, le blog de Solarie commence à prendre un peu la poussière. Il faut dire qu’à la maison, entre les tâches jardinières (voire agricoles !) et les activités de plombier-maître-nageur pour le remise en fonction de la piscine, cela ne laisse plus beaucoup de temps pour écrire dans un blog… Et le bon vieux temps où j’avais le temps de jouer à FreeCiv au bureau (avec mon chef, je le précise) est bien révolu; c’est dire que je n’ai plus le temps d’écrire rien du tout pendant les heures de travail…
Et puis, il y a cette nouvelle marotte de restaurer des boguets. J’en ai un certain nombre en attente, le premier a été fini et brillamment immatriculé il y a quelques semaines. Du coup, j’ai attaqué le second, qui était dans un état bien plus lamentable… Et j’ai rapidement dû me documenter pour combler mes lacunes techniques et mes faiblesses neuronales engluées depuis plus de 20 ans dans des geekeries diverses… La mécanique, c’est autre chose ! Et c’est pourquoi j’ai eu recours au Deus ex machina : Internet.
Je suis tombé en particulier sur un forum extrêmement instructif, agréablement peuplé de ce que je qualifierais de geeks du boguet. Mais le problème, mon ego en prend un sérieux coup, car je me rends compte à chaque post que je suis devenu un vieux… Je suis le seul qui écrit normalement, qui n’ait pas de problème avec ses parents parce qu’il maquille son boguet, et le pire : ils ont presque tout le temps raisons, ces petits… camarades ! Une chose est sûre, on n’a pas les mêmes goût ni le même sens de l’esthétique (à voir les couleurs immondes avec lesquelles ils repeignent leurs boguet et les affreux guidons-bracelets torsadés, beuh !), mais ça fait tout de même plaisir de voir qu’il reste des jeunes passionnés, et qu’ils ne sont pas tous totalement abrutis à la Wii et au botellon…
D’ailleurs, je vous recommande vivement le forum, c’est là !
En tant qu’adepte de la mobilité douce, je dois tout de même avouer qu’un vieux démon demeure caché au plus profond de mon être. En effet, le vice inavouable dont je parle s’était fait jour autour de mes 14 ans, et bien que je pensais l’avoir éradiqué vers les 18, il est reparu il y a quelques mois. Ce démon, c’est ma passion pour les boguets.
Pour ceux qui ne savent pas, un boguet, c’est un cyclomoteur. En termes législatifs, c’est un cycle, muni d’un moteur dont la cylindrée n’excède pas 50 cm3 et dont la vitesse maximale est de 30 km/h. Et quand tu as 14 ans, et que tu vas au Cycle d’Orientation à 8 km de chez toi, et que tu te fais taper dans le bus, le boguet, ça change la vie. Et pour un peu que tu aies un parrain qui bosse dans la mécanique et qui te montre comment bricoler ton boguet, du coup tu deviens le caïd du Cycle en devenant le « meilleur mécano de Bois-Caran ». Et même les filles (les copines de ceux qui te tapaient avant dans le bus) te laissent bricoler leur boguet. Bref, en ce qui me concerne, le boguet m’a apporté la renommée, puissance, et gloire, même si les relations avec les filles évoquées ci-dessus étaient strictement limitées. 25 ans plus tard, ce que j’en retiens, c’est qu’un Puch maxi N bleu est le summum de la féminité, et que la vue d’un tel engin me met toujours autant en émoi que les boucles blondes d’une jeune fille de 15 ans à l’époque…
Ceci étant dit, j’ai donc deux modèles de prédilection :
- Puch Maxi, pour les raisons évoquées ci-dessus;
- Sachs 503 deux vitesses manuelles; parce que déjà à l’époque ça devenait rare et cela renforçait mon image d’original. En plus de ça, tout le monde ne savait pas conduire un engin à vitesses manuelles.
Le Sachs, on en reparlera plus tard. Pour le Maxi, j’avais récupéré l’année passée aux objets encombrants devant chez Mijo ça :
Les roues et le moteur ne sont pas sur la photo, car elle a été prise juste avant la peinture. Après plusieurs mois de travail, l’acquisition de quelques pièces et outils supplémentaires, et beaucoup de patience, le boguet est retourné chez Mijo. Tel le phénix, tout neuf, je suis allé boire l’apéro inaugural hier soir :
Le serveur du bistrot qui me l’avait mis de côté l’année passé n’a pas voulu croire qu’il s’agissait du même. Et moi, de remonter sur ce genre d’engin, ça m’a rappelé plein de souvenirs. Je ne me rappelais pas en revanche que c’était aussi poussif en montée… Je me demande si je ne vais pas faire quelque chose une fois que la visite sera passée…
