Le béton pour les nuls

Le 20 juillet 2009, in Maison, par admin

Finalement, ça y est ! Le beau temps est revenu, on a pu terminer la construction de la dalle en béton qui recevra la fameuse cabane de jardin. Ca a pris pas mal de temps, et ça nous a coûté passablement  de courbatures, mais le béton, y’a bon !

En fait, le problème principal, c’est le poids des volumes à trimbaler. Les raisons pour lesquelles je ne peux pas faire venir une toupie sont détaillées ici. La difficulté majeure à la main, c’est de faire les niveaux corrects. Mais à part ça,  la réalisation en soit n’est franchement pas si compliquée. Bien sûr, il n’y pas de droit à l’erreur, car si c’est faux, la seule solution pour recommencer, c’est le marteau-piqueur… Il faut donc bien préparer sa construction.

Dans mon cas, il me fallait un vingtaine de mètres carrés sur un terrain en légère pente. J’avais l’avantage par contre d’avoir une bordure (pas droite du tout !) pré-existante qui délimitait la zone sur un côté. Le plus simple était donc de continuer la délimitation par un muret en parpaings. Et vu les prix de location d’une bétonnière, j’ai vite vu que l’achat de cet engin était nettement plus avantageux que la location (modèle ici présenté à 120 €) :

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J’ai donc commencé par mettre deux rangées de parpaings (20 x 10 x 50 cm), de sorte à avoir une délimitation de niveau, en tous cas sur la moitié du périmètre. Pour la bordure biscornue, j’avais prévu de faire le niveau au moyen de planches de coffrage :

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La tranchée est creusée de sorte à ce que l’ensemble soit de niveau. Une semelle de béton est coulée au fond et les parpaings ajustés dedans. Ils sont scellés entre eux avec un mortier tout prêt acheté dans le commerce.

Il a ensuite fallu arracher les herbes et préparer le sol. Grâce aux cousins-cousines de Moldavie/Alsace, durs au labeur, cette opération a été effectuée en un temps record. On a ensuite recouvert le sol d’un film géotextile pour empêcher la pression osmotique due à la repousse des végétaux :

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Le niveau sur toute la surface a été réalisée au moyen de gravier grossier qui sert de remblai. Dans mon cas, il y fallu près de deux mètres cubes pour faire un niveau pifométriquement correct. La précision absolue n’est pas indispensable, c’est le béton surtout qu’il faudra mettre de niveau. Ce remblai a permi de compenser la pente de près de 20 cm sur 5 m de longueur :

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Il a ensuite fallu prévoir l’armature du béton. Là, j’ai eu de la chance, j’ai trouvé dans le commerce des grilles de section 20 x 20 cm de dimension presque exacte. Un petit coup de meuleuse d’angle pour raccourcir ce qu’il fallait, et elles s’ajustaient parfaitement dans la surface. Pour les surélever du sol et qu’elles soient bien prises au centre de la dalle, j’ai utilisé des parpaings de 20 x 5 x 50 cm, ce qui me permettra aussi de marcher comme sur des pas japonais au moment du coulage du béton :

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Et finalement, la partie sportive : le coulage du béton. Pour cette surface, j’en avais à peu près besoin de 2 mètres cubes. Comme ma bétonnière peut raisonnablement être remplie à 50 litres, cela représente approximativement 40 unités. Même avec Denys comme ouvrier spécialisé en plus, impossible de faire ça en une seule fois. Il a donc fallu prévoir des planches de coffrage, et étaler (c’est le cas de le dire !) l’opération sur plusieurs jours. En espérant bien sûr que la météo soit clémente… et elle ne le fût pas !
Pour le béton, j’avais commandé le mélange sable/gravier déjà tout prêt. Plus qu’à ajouter le ciment (proportion 1/4) et l’eau (environ 1/5 pour avoir une consistance facile à répandre. Et le truc dont je me suis rendu compte que le troisième jour : il faut vider la bétonnière directement dans la brouette et « benner » cette dernière directement sur le chantier. J’avais commencé au début à coup de seaux de 10 litres, mais c’est tuant et laborieux.
Une fois répandu, bien « vibrer » le béton avec la tranche d’une planche. Ma tendre moitié s’est chargée de le mettre de niveau, et il faut dire qu’elle s’en sort pas mal du tout :

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La planche de coffrage va permettre de bien délimiter la zone pour faire un raccord facile avec la partie suivante. Dans l’idéal, il faudrait disposer les planches de coffrage sur tout le périmètre de la zone à couler, en les laissant à niveau et juste à fleur. On pourrait ainsi « tirer » le béton très facilement en prenant appui sur ces guides. Dans ma configuration, j’ai travaillé avec une règle à niveau de 2 mètres et cela va aussi, même si c’est plus approximatif. Notons aussi la gaine électrique à ne pas oublier !

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Et comme tout artiste, ne pas oublier de signer son oeuvre :

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Et voila le travail ! Bilan des courses, j’en ai eu pour environ 700 € de fournitures, livraison comprise, achetées essentiellement chez Leroy-Merlin :

  • une quinzaine de parpaings 20 x 10 x 50 cm;
  • 2 m3 de remblai;
  • 2,5 m3 de mélange sable/gravier à béton;
  • une vingtaine de sacs de ciment;
  • un rouleau de film géotextile;
  • une quinzaine de parpaings 20 x 5 x 50 cm;
  • deux grilles de fer à béton de maillage 20 x 20 cm;
  • 3-4 planches de coffrage

… sans parler des outils indispensables : bétonnière, règle à niveau, truelles, brouette, seaux, serre-joints, bière et salami pour l’apéro.

Et encore plus indispensable : des potes sur lequels on peut compter. Parce que au total, on a quand même trimballé à la main plus de 6 tonnes de marchandises !

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6 Responses to Le béton pour les nuls

  1. bibiweb dit :

    Eh bien, sacré travail ! Toutes mes félicitations pour cette réussite et ce compte rendu digne des meilleurs chefs de projets.

    On pourra fêter ça dignement lors du prochain lunch CSSI…. :o))

  2. neuschgu dit :

    Merci, merci… Et c’est vrai que ça a fait un bon entraînement comme chef de projet; sait-on jamais, voila des compétences qui pourront peut-être resservir !
    Le prochain lunch CSSI, je crois que je serai en vacances, sans doute en train de monter la cabane sur la dalle, mais ce sera pour la prochaine fois!

  3. lesroberttissotberchtold dit :

    Bravo, les grands. Ça c’est du travail de pro. Si vous voulez faire des heures sup, venez sur notre chantier à nous 😉 On vous dit lundi, pour quand serra notre crénaux « activités créatrices ».

    E.T. , téléphone, maçon !

    Les RTB

  4. xac dit :

    Bonjour et bravo ! Ce n’est pas du boulot de pro, car beaucoup auraient fait nettement moins bien (on n’est jamais mieux servi que par soi-même).
    La bétonnière est-elle à vendre (ce n’est pas un joke 😉 ? J’habite aussi près de Genève et j’ai aussi quelques projets du genre…

  5. neuschgu dit :

    Bonjour Xac, merci pour le compliment ! J’en suis aussi arrivé à la même conclusion comme quoi on n’est jamais mieux servi que par soi-même, dans le domaine de la construction en tous cas.
    Pour la bétonnière, j’ai encore quelques projets pour elle. Mais on en trouve des neuves vraiment pas cher dans la région.
    Bon courage pour les travaux !