J’ai passé plus de 20 ans dans le quartier des Eaux-Vives à Genève, et il y a là-bas un coin que j’ai adoré à tout âge, c’est le Parc de la Grange.
Quand on est gamin, c’est l’endroit idéal pour aller faire de la trottinette, jouer au ballon et se râper pour les genoux sur le goudron en dévalant les petits chemins à vélo. Un peu plus tard, on va fumer ses premières cigarettes en cachette dans les coins tranquilles sous les arbres, en sortant de l’école. Encore un peu plus tard, on va avec les copains-copines et la guitare et on ressent ses premiers émois sous les frondaisons du cèdre géant, qui a dû en voir défiler, le pauvre, depuis le temps.
Et encore plus tard, la semaine passée précisément, j’ai apprécié un nouvel aspect du Parc qui n’importait jusqu’ici pas tellement : les plantes. Évidemment, avec un jardin à soi et toute la peine que l’on a à s’occuper de la gent végétale, celle du Parc prend tout de suite une autre dimension. En l’occurrence, à Solarie on a mis cette année les même plantes que les ingénieurs-agronomes-paysagistes de la Ville : la côte de bette rouge :
Elles sont tout à fait comestibles, mais donnent un peu une drôle de couleur au gratin. Elles ont les tiges vraiment carmin :
Et ils ont en plus fait des combinaisons avec de la canne de Provence, et ce qui me semble être une sorte de chou ou de brocoli, un peu violet sur les tiges. Le mélange de couleur et de textures de feuilles est absolument génial. On avait aussi planté de la canne il y a deux ans, c’est vrai que c’est flatteur de trouver dans un cadre pareil les plantes que l’on avait choisies pour son propre jardin !
Ben moi, au Parc de la Grange, je devais avoir 4 ou 5 ans, j’y étais avec le centre aéré et je me suis vautrée dans une flaque de boue plus grande que moi. Cachée sous la surface de l’herbe, tel un piège sournois.
Je m’en souviens encore.
J’imagine les commentaires des petits camarades… Et ça doit être une destination classique, parce que je me rappelle que ma première course d’école eut lieu aussi au là-bas.
D’ailleurs une camarade était passée dans un bassin à la roseraie. Elle avait ensuite eu une année pénible, les enfants sont si cruels…
Bah, j’avais plus peur de me faire ramasser en rentrant toute crottée à la maison…
[…] quartier des Eaux-Vives, le lac, les parcs, le jet d’eau, bref un coin finalement bien agréable. Et puis c’était la période […]