Invitation au voyage

Le 15 janvier 2008, in Voyages, par admin

A propos de voyage, il y a un concept que je ne comprends pas. J’ai croisé ces derniers temps trois personnes que je connais plus ou moins et qui rentraient de vacances. Italie ? Espagne ? Turquie ? Asie ? Népal ? Que nenni : sud de l’Allemagne ou nord de la France, mais en Centre de vacances. Pour ne pas avoir l’air trop idiot, j’ai dit que « ah, c’est super ! », et je me suis renseigné après coup de quoi il s’agit.
En fait, c’est dans un endroit proche de chez nous, généralement un coin où on ne mettrait pas les pieds en temps normal, genre campagne bouzeuse et reculée en France ou zone sinistrée en Allemagne, mais dans lequel on a construit une bulle isolée, genre Biosphere II, et dans laquelle on reproduit à grand coup d’énergie non-renouvelable un micro-climat tropical. Le but du jeu étant d’aller passer ses vacances sous les tropiques, mais sans devoir se dépayser ou se confronter à un véritable voyage.

Alors j’ai vraiment de la peine à comprendre. Personnellement, il me semble que l’intérêt principal du voyage consiste justement à se confronter à quelque chose de différent. J’adore avant de partir regarder dans les Atlas (ou dans Google Earth maintenant !) la géographie du pays, à lire son histoire pour essayer d’appréhender sa culture, à lire un ou deux auteurs marquant, enquêter sur les us et coutumes culinaires, et surtout de se confronter à la langue : apprendre à dire « saba el kheir », « kop kuhn krap », etc. Et en plus, en termes de coût, je n’ai pas l’impression qu’une semaine dans ce genre de station ne soit moins onéreuse qu’une semaine sous les tropiques.

Je me rappelle avoir parlé avec une de ces personnes en question de la piste de ski artificielle qui a été construite à Dubai et l’on trouvait ça complètement idiot. L’analogie avec le centre de vacances ne l’avait visiblement pas frappé… Quoi qu’il en soit, je me demande si cette nouvelle mode ne va pas s’intensifier et si l’on n’arrivera pas un jour au scénario de Total Recall où l’on peut se faire implanter dans le cerveau des souvenirs de vacances virtuelles. L’avantage, c’est qu’un seul jour de congé suffira à se faire une année sabbatique; m’étonnerai pas que le patron pousse dans ce sens…

 

MeteorShower

Le 14 janvier 2008, in Musique, Nostalgie, par admin

C’est indiqué dans ma petite présentation en haut à droite : « …guitariste à mes heures dans le groupe MeteorShower« . Seulement, le groupe en question semble avoir vécu. Près de cinq ans de hauts et de bas, mais une expérience inoubliable tout de même.
Le truc génial, c’était les soirées « Open the cage ». Je ne me rappelle plus très bien comment c’était parti, ni quelle idée de génie était derrière ce nom, mais le principe consistait à se retrouver sur la presqu’île sur l’Arve près de la prise d’eau de Vessy et de faire un concert sauvage en pleine nature. Au début c’était parti avec un cervelas grillé et une guitare sèche, ambiance un peu boy scout, puis on avait finalement organisé une véritable logistique avec lumières, barbecue, boissons, ampli, disco et bien sûr groupe électrogène. Le tout à amener sur place depuis les places où on pouvait laisser les voitures, ça représentait quelques voyages. Et le plus périlleux, c’était le retour vers 3h du matin, dans le noir, généralement passablement alcoolisés, refaire les voyages dans l’autre sens…

Le groupe avait même un site, mais faute de bonnes volontés pour s’en occuper, il a finalement fermé. J’ai même oublié de renouveller le nom de domaine, car ça n’avait pas vraiment de sens de le garder dans ces conditions. Mais le truc marrant, c’est que je suis tombé sur les archives du site et j’ai retrouvé cette video d’une soirée « Open the Cage ». La qualité est …artistique, le montage très amateur et le son passablement saturé, mais c’était quand même une chouette ambiance :




Et je balance : certains plans ont été filmés par Nakan en personne ! J’espère que ses images de l’Ile de Pâques seront d’aussi bonne facture !

 

Souvenirs d'Egypte

Le 11 janvier 2008, in Nostalgie, Voyages, par admin

Il y a un petit moment que cela me travaille : je voulais faire une catégorie pour les souvenirs de voyage. Mais plutôt que de faire une traditionnelle galerie de photos (ça viendra peut-être par la suite !) où on voit moi en train de poser devant la Tour Eiffel, et puis là c’est moi devant le Taj Mahal, et là on voit pas bien mais c’est moi en plongée avec Corge Glooney, bref, plutôt que cette approche là, j’avais plutôt envie de jeter des évocations de souvenirs ou sensations qui m’avaient marquée à un moment donné; faire en quelque sorte un haïku blogguistique…

PetziL’autre jour, j’ai repensé à cette étonnante rencontre au Caire, en 2004. Ma tendre moitié était en année sabbatique et je l’avais rejointe en Egypte pour un mois. On avait décidé de faire le pays du Nord au Sud, et après Alexandrie (j’adore le nom arabe de cette ville : « Al Iskendreia ») on a naturellement passé un peu de temps dans la Capitale. Depuis que j’avais lu il y a très, très longtemps l’ouvrage ci-contre, je rêvais de voir les pyramides, le musée du Caire, le Nil, bref d’appréhender cette ville extraordinaire et mythique.
Et voilà qu’un jour en se rendant dur côté de Zamalek, au milieu d’un carrefour on tombe sur un monsieur assez âgé, tout maigre, un peu édenté et dans des habits passablement misérables. Il nous avait entendu parler et nous sort sans le moindre accent : « Etes-vous français ? » Un peu surpris, on lui répond que non, nous sommes Suisses, et lui nous dit que d’entrendre du français lui rappelait sa jeunesse, car il avait étudié à la Sorbonne ! Ne savant pas si c’est du lard ou du cochon (ce qui est toujours délicat en pays musulman !), on suppose qu’il s’agit d’un mendiant et on fait mine de lui donner quelques billets. Mais il ne les prend pas tout de suite, il semble même un peu surpris au début. Il nous dit ensuite merci et nous souhaite un bon séjour. J’ai eu l’impression qu’il avait simplement envie de parler en Français.

Je me demande quel a dû être le parcours de cet homme qui a étudié dans une des plus prestigieuses université du monde occidental, et qui se retrouve à 60 ou 70 ans quasi en mendiant, à repérer les touristes francophones pour pratiquer la langue de Molière.